De Tourren à Norton
La première église de la commune fut bâtie plus à l’ouest, dans le quartier de Tourren, pour desservir St-Vincent de Tyrosse et son annexe Saubion. C’est probablement vers le XIIe siècle qu’elle fut déplacée à l’emplacement actuel, près de la seigneurie de Lassalle, devenue par la suite "Norton".
De l’église primitive...
L’église primitive dans laquelle, comme à Saubion, on avait privilégié la brique dans la construction des colonnes engagées, voûtes et ogives, mesurait 23 mètres de long et 6 mètres de large, soit la largeur du chœur actuel. Elle était monolithique et ne comportait qu’un embryon de clocher à toit presque plat à deux pans. Le fond du chœur présentait comme actuellement un plafond en cul de four formé de deux voûtes d’origine quadripartites.
Comme à Saubion, St-Geours-de-Maremne et Tosse, elle sera fortifiée probablement au cours de la Guerre de Cent ans. L’entrée se faisait alors au sud. Elle possédait quatre meurtrières probablement vitrées et deux ouvertures dans le chevet. Une sacristie avait été construite au sud-est.
Dans le cimetière bordant alors l’église, se trouvait une petite chapelle dédiée à Saint Jacques (en référence au pèlerinage).
... à l’église contemporaine
Après avoir servi de prison lors de la déportation massive de Basques sous la Révolution - dont les ancêtres de Mgr Mathieu qui fut Évêque des Landes au IXe siècle -, elle fut reconstruite en 1862 d’après les plans établis par les architectes Duran et Guicheney de Bayonne, ne conservant alors de l’ancienne église que les voûtes d’ogive et une partie du mur droit du chœur. On y ajouta par la suite deux sacristies, un clocher et une tribune, et en 1883 une chaire de style XIIIe, œuvre des Ets Larroque et aujourd’hui supprimée.
Le retable de l’autel tout en boiserie, probablement du XVIIIe siècle, a été dispersé au cours du XIXe siècle et a aujourd’hui entièrement disparu.
En 1899, des peintures murales furent exécutées dans le chœur par le décorateur bordelais Millet, puis détruites lors de la restauration de 1972/1974.
Les verrières sont caractéristiques chacune de leur époque. Elles sont l’œuvre :
- des Parisiens Haussaire et Lardeur pour les vitraux installés entre 1884 et 1899
- du Bordelais Dagrant vers 1900
- du Bordelais Delmas vers 1920/1930
- du Parisien Lardeur en 1922
- de l’Orléanais Gouffault vers 1950
Le vieil orgue de 1924 fut remplacé en 1955 par un orgue datant de 1900 (venant des Pères bénédictins de Tournay) et entièrement restauré par le facteur d’orgue Chauvin au milieu des années 1990 à l’initiative de l’association locale "Les Amis de l’orgue".
C’est vers 1972/1974 qu’intervint la dernière restauration, qui restitua au chœur sa sobriété et sa simplicité d’origine. On y distingue encore quelques peintures, probablement du XVIe siècle.
Source : Francis Hirigoyen, Président d’Honneur de la Société de Borda