Ainsi, dès 1813 est évoquée en Conseil Municipal la nécessité de créer un marché. Du fait de sa situation de carrefour routier, Saint-Vincent-de-Tyrosse est en effet devenue chef-lieu de Canton à l’issue de la Révolution française, en 1790, tandis que le marché le plus proche se trouve à Tosse, qui bénéficiait jusqu’alors de ce statut.
La création de ce nouveau marché, qui se tiendra le vendredi, est finalement actée en 1830 et signera probablement la disparition de celui de Tosse en 1870. Car le marché tyrossais est florissant et contribuera largement ensuite au développement économique et démographique de la commune.
Son dynamisme est tel que le manque de place se fait rapidement sentir et que se développent en réalité plusieurs marchés spécialisés, qui animent l’ensemble du centre-ville : marché aux légumes, épices, chaussures, vanneries, poteries… sur l’avenue Nationale ; marché au bétail place du Foirail (parcelle cédée gracieusement à la commune par la famille Claverie) ; marché aux cochons place Plaisance ; marché aux grains à la Halle aux grains ; marché aux agneaux, pigeons et volailles place de l’église. Un emplacement supplémentaire sera même octroyé en 1958 à un marché aux canards, foie, oies… au Marché couvert.
Le succès du marché tyrossais se répercute jusque dans la sphère familiale : par dérogation, les écoliers tyrossais disposent de leur jour hebdomadaire de repos le vendredi au lieu du jeudi comme les autres petits Français !
Si les changements d’habitudes de consommation, avec l’apparition des supermarchés, a sensiblement réduit l’activité des marchés, le marché tyrossais a su conserver son âme.
* D’après les recherches historiques effectuées par Alain Ladebat, professeur d’Histoire-Géographie tyrossais à la retraite.